c'est quoi un hypocrite selon Jésus?

Selon Jésus, un hypocrite est une personne qui affiche une apparence de piété ou de justice, mais dont le cœur et les intentions sont corrompus ou malhonnêtes. Jésus utilise souvent ce terme dans les Évangiles, en particulier lorsqu’il s’adresse aux chefs religieux (scribes, pharisiens) qui respectent les rites extérieurs de la religion, mais dont les comportements trahissent une absence d’amour, de justice, de miséricorde ou d’humilité.

Voici quelques exemples marquants tirés des Évangiles :


1. Matthieu 23 : Le discours contre les pharisiens

« Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! Parce que vous ressemblez à des sépulcres blanchis : au dehors, ils paraissent beaux, mais au dedans, ils sont pleins d’ossements de morts et de toute sorte d’impureté. »
(Matthieu 23:27)

👉 Jésus dénonce ici l'apparence religieuse qui cache la corruption intérieure.


2. Matthieu 6 : L’aumône, la prière et le jeûne

« Quand donc tu fais l’aumône, ne sonne pas de la trompette devant toi, comme les hypocrites qui se donnent en spectacle dans les synagogues et dans les rues, afin d’être glorifiés par les hommes. »
(Matthieu 6:2)

👉 Jésus critique ceux qui font le bien uniquement pour être vus et admirés, non par amour sincère pour Dieu ou le prochain.


3. Matthieu 7 : Le jugement des autres

« Hypocrite ! Ôte d’abord la poutre de ton œil, et alors tu verras comment ôter la paille de l’œil de ton frère. »
(Matthieu 7:5)

👉 Jésus montre que l’hypocrisie, c’est aussi juger les autres sans reconnaître ses propres fautes.


En résumé :

Pour Jésus, un hypocrite :

L’hypocrisie, pour Jésus, est un manque d’authenticité spirituelle et un obstacle à la vraie relation avec Dieu.


L’hypocrisie de la bourgeoisie catholique française, telle qu’elle est souvent critiquée dans l’histoire, la littérature ou la pensée sociale, désigne une forme de religiosité de façade pratiquée par certaines classes sociales aisées et influentes, notamment au XIXe et début XXe siècle, qui se réclament du christianisme tout en vivant en contradiction avec les valeurs évangéliques fondamentales.

Voici ce que cela implique concrètement :


💼 1. Affichage de la foi sans engagement réel

Ces bourgeois catholiques :

👉 Cela rappelle exactement les paroles de Jésus sur les pharisiens : ils respectent la loi extérieure, mais négligent "la justice, la miséricorde et la fidélité" (Matthieu 23:23).


🏰 2. Déconnexion entre foi et vie sociale

Ils prônent des valeurs chrétiennes (charité, humilité, amour du prochain), mais soutiennent ou bénéficient d’un ordre social injuste :


🧑‍⚖️ 3. Moralisme sélectif

Ils insistent sur la morale sexuelle ou les "bonnes mœurs", mais ignorent les injustices économiques, le racisme, l'exploitation :


✍️ Représentation dans la littérature

Des auteurs comme Balzac, Zola, ou plus tard Georges Bernanos et François Mauriac, ont fortement critiqué cette hypocrisie :


📖 En résumé :

L’hypocrisie de la bourgeoisie catholique française, c’est :

C’est une forme de pharisaïsme moderne, que Jésus aurait probablement dénoncée avec la même vigueur qu’il a dénoncé les hypocrites de son temps.

Voici un extrait percutant de Georges Bernanos, écrivain catholique engagé, tiré de son essai La France contre les robots (1947). Bernanos y critique avec force les bourgeois catholiques qui ont trahi l’Évangile en se rangeant du côté du confort et de l’ordre établi :


« On ne ment pas impunément à Dieu. On ne compromet pas impunément le Christ avec les puissances de ce monde. La bourgeoisie catholique a voulu faire du christianisme une garantie sociale. Elle a tenté d’exploiter l’Évangile au profit de sa tranquillité, de ses privilèges, de son argent. »


🔎 Analyse rapide :


Autre extrait intéressant, cette fois de Léon Bloy, écrivain mystique et pamphlétaire, dans La Femme pauvre (1897), où il écrit :

« Le bourgeois n’a qu’une peur : celle de perdre. Il appelle cela morale chrétienne. »

👉 Ici, Bloy raille l’hypocrisie d’un catholicisme bourgeois qui confond la peur de perdre ses biens avec la vertu chrétienne.


📚 Ces écrivains ne rejettent pas la foi, mais au contraire, défendent un christianisme fidèle à l’Évangile, c’est-à-dire du côté des pauvres, de la vérité, du sacrifice, et de la liberté intérieure, et non du côté du pouvoir, du conformisme ou du confort matériel.